Prologue
Il y a plus de 3000 ans (3257 pour les puristes), un évènement des plus improbables et inattendus se produisit, quelque chose qui allait secouer les vertes contrées d’Esquinte et avoir des répercutions sur chaque peuple, chaque être sans exception.
En plein cœur du domaine elfique, dans l’immense ville d’Al-Adrem, vivait un humain du nom de Param Falgor. On lui avait accordé l’hospitalité pour son amitié avec Holomère Tar-Kalir, un elfe très influant dans une si grande ville. Sa femme, Trisaïde, était réputée pour son incomparable beauté et on se demandait souvent pourquoi elle avait choisi de se marier avec un elfe comme Holomère qui faisait bien pâle figure quand il apparaissait avec elle. Les hypothèses furent nombreuses mais aucune ne put être officialisée. Toujours est-il qu’elle ne devait pas être totalement heureuse pour faire se qu’elle fit, elle trompa son mari l’espace d’une nuit pour Param, mais cette nuit suffit à tout chambouler. Elle tomba enceinte. Tout le monde crut que le père était Holomère et l’enfant naquit sans incident. Il fut nommé Manarak. Il grandit sans savoir, mais pourtant il ressentait comme une sorte de profond respect pour Param. Il devint alors un jeune homme vigoureux, mais tandis que sa mère conservait toute sa beauté, son vrai père, lui, avait déjà les cheveux gris. On ne sait pas comment, mais tout ce que nous savons, c’est que Holomère découvrit la vérité. Son courroux ainsi que celui de ceux de sa race fut terrible, Param et Trisaïde furent tués sans autre forme de jugement. Manarak, qui se dirigeait vers son quartier à ce moment là, put échapper à la tuerie et fit demi-tour. Mais sa haine grandissait à chacun de ses pas et il commit alors l’irréparable: il déroba le Manuscrit de Magie Factice. Il prit alors la direction des terres Fannülls et pénétra dans leur forêt. Il pensa qu’il serait à l’abri ici, mais c’était en fait le dernier endroit sur terre où le Manuscrit devait se trouver. Deux loup affamés se présentèrent alors à lui et l’attaquèrent. Mais le demi-elfe ne se laissa pas faire et il bandit son arc. Le premier loup fut touché au front et mourut sur le coup, tandis que le second prit la flèche dans le flanc et décida de battre en retraite. Manarak posa alors son campement au même endroit et commença à étudier le manuscrit. Mais tard dans la nuit, un bruit sourd mit tous ses sens en alerte. Le bruit s’intensifia et se rapprocha de plus en plus, jusqu’à ce qu’apparaisse devant lui l’immense carrure d’un homme-loup. En voyant sa longue cape noir teintée de sang, il comprit qu’il avait affaire à Devon Heleg, le chef de meute des Fannülls. C’est alors que le loup qu’il avait blessé il y a quelques heures sortit de derrière son maître. Le demi-elfe déglutit en comprenant qu’il avait commit une grave erreur.
- C’est donc toi pourriture qui a tué un de mes compagnons, dit alors Devon, tu paieras cet acte de ta vie.
- Mais ce n’était pas mon intention, il m’a attaqué, je n’ai pu que riposter.
- Tes excuses sont inutiles, je ne pardonne pas à ceux qui font du mal à mes compagnons. Tu vas mourir ici même embroché sur ma lame.
- Vous ne me laissez plus le choix, je vais devoir vous tuer.
Il tira alors deux flèches qui atteignirent l’homme-loup à la poitrine. Mais l’action fut bien futile car tout le monde sait que pour tuer un Fannüll, une dizaine de flèches dans la tête ne suffiraient pas. Devon sortit alors son épée et s’avança doucement vers Manarak. Le pauvre, apeuré, tira tout ce qu’il possédait dans son carquois, mais le Fannüll n’était déjà plus qu’à un pas du demi-elfe. Le coup fut rapide, la lame perfora les deux poumons, brisa la colonne vertébrale et sortit de l’autre côté. Le sang jailli et le visage des deux opposants en fut recouvert. D’une main tremblante Manarak plaqua le manuscrit sur le torse de Devon et lui dit avant d’expirer son dernier souffle:
- Au moins... tue beaucoup... d’elfes...
Retirant son épée et laissant tomber le corps sur le sol, l’homme-loup prit le manuscrit. Il s’assit alors contre un arbre et ouvrit le livre. Il était écrit en elfique, mais cela ne lui posait pas de problème, il savait le lire depuis qu’il avait « gentiment » demandé à un elfe de lui apprendre. On dit qu’il y passa deux mois, mais il finit par comprendre comment pratiquer le rituel de Magie Factice Interdit, un rituel qui lui permettrait d’obtenir le pouvoir de Macrofagie de Drainage. Il n’en cru pas ses yeux quand il comprit la chance qu’il avait, le corps d’un demi-elfe putréfié était nécessaire. Bien sûr d’autres éléments venaient s’ajouter à la longue liste du rituel, mais il se les procura en quelques mois. Il dévora alors le cadavre et la magie fit son effet. Désormais, il lui suffisait de manger quelqu’un pour obtenir le point fort de son espèce. Pendant des années il ingurgita un nombre incalculable d’êtres vivants, augmentant ainsi sa force de jour en jour. Partout dans Esquinte son nom faisait frémir de terreur et on priait pour ne jamais voir sa silhouette à l’horizon.
Les elfes, les hommes et les nains décidèrent alors de s’allier pour tuer Devon et mettre fin à ses atrocités. La guerre éclata contre les Fannülls, faisant tous les jours de plus en plus de morts. Les prisonniers faits par les hommes-loups étaient tous livrés en pâture au Meneur de meute qui continuait ainsi à augmenter sa puissance alors que ses ennemis s’affaiblissaient.
Les trois races jouèrent alors le tout pour le tout: toutes leurs troupes quittèrent leur position pour se réunirent en un seul endroit et attaquer la division de Devon qui se rendait à la cave aux trolls. Devant une telle force de frappe et un tel surnombre, n’importe qui serait mort en quelques minutes, mais c’était sous-estimer les Fannülls. Ils firent jeu égale avec les trois races et la bataille fit rage pendant trois jours, après quoi le roi elfe Archéon Nül-Katha, le roi des hommes Amenor Telrido et le roi nain Gunp Radelek parvinrent à affronter seul le Meneur de meute à la Pointe aux Esprits. Unissant leurs forces ils créèrent le miracle: le nain et l’homme blessèrent gravement Devon en lui transperçant le cœur et lui tailladant la gorge et l’elfe le fit tomber de la falaise.
Le choc de la perte de leur chef permit à l’armée des trois races de terrasser le reste de la division. C’est alors que tous les renforts Fannülls arrivèrent, coupant ainsi toutes issues à leurs ennemis. Mais un imprévu eu lieu, retournant la tendance, les trolls sortirent de la cave, enragés à cause du bruit de la bataille et ils mirent en pièce les hommes-loups, aidés par un déluge de flèches venant des trois races. Puis les trolls se calmèrent et retournèrent dans leur tanière. Les survivants Fannülls traversèrent alors le pont géant pour se retirer sur les glaciers. Les Orcs s’empressèrent alors d’occuper l’ancien territoire des hommes-loups. Le roi elfe décida d’extraire la Magie Factice de l’esprit de Devon et les trois rois se rendirent alors sur une petite île pour enfermer à jamais ce pouvoir maléfique. Ils donnèrent leurs forces pour y parvenir et créèrent ainsi le Scellé de Paix. Le roi nain et le roi des hommes y succombèrent à cause des blessures subies lors de la bataille finale, tandis qu’Archéon en revint dans un état plus mort que vif. Mais il jura de ne pas mourir avant d’avoir accompli quelque chose: Bannir à jamais les demi-elfes. C’est ainsi qu’il fut fait, les demi-elfes de tout Esquinte furent envoyés dans le Désert des Scrupules et un mur gigantesque fut bâtit pour que jamais ils ne sortent. Ce mur fut baptisé: Muraille des Damnés. Quant aux habitants de l’île de Reifuyu, qui avaient tous refusé de participer à la guerre, il fut décrété que plus jamais ils ne recevraient d’aide du continent et que le commerce avec eux n’aurait plus lieu.
Voilà tout ce que nous savons sur la sanglante guerre des Fannülls. Bien sûr tout le monde n’est pas d’accord avec cette version, certain dises que c’est le roi des hommes qui tua Devon, d’autres dises que c’est celui des nains, ou encore que Devon Heleg n’est en fait que Manarak lui-même... Mais une chose est sûre, personne ne sait où se trouve le scellé de paix.
Accueil 
